Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/152

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— Tant pis, je venais la prendre pour faire une course dans le quartier ; elle m’avait donné rendez-vous ici.

» — Alors c’est qu’elle va peut-être revenir ? Si vous voulez l’attendre ?

» — Volontiers, si vous voulez bien le permettre.

» Et elle de dire avec toute la courtoisie dont une blanchisseuse est capable :

» — Comment donc, ma petite dame ! mais asseyez-vous. Féron, prends donc le petit, fais-lui manger sa soupe dans la cuisine. Il ne mange pas bien proprement ni bien sagement encore, le pauvre chéri, et madame ne serait pas bien contente de l’entendre faire son sabbat. Ferme les portes, qu’on ne l’entende pas trop !

» — Voilà un bel enfant ! lui dis-je en feignant d’admirer le bébé qu’on emportait à ma grande satisfaction. Quel âge a-t-il donc ?

» — Un an et un mois, il est un peu grognon, il met ses dents.

» — Il est bien frais, — très-joli !

» — N’est-ce pas qu’il ressemble à son père ?

» — À M. Paul Gilbert ?

» — Dame !

» — Je ne sais pas, je le connais très-peu. Je trouve que c’est à vous que l’enfant ressemble.

» — Oui ? tant pis ! j’aimerais mieux qu’il ressemble à Paul.

» — C’est-à-dire que vous aimez votre mari plus que vous-même ?