Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/164

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un revolver et un couteau poignard sur moi, je ne crains pas qu’on l’insulte.

— Certes vous la défendriez avec courage

— Avec sang-froid, mademoiselle, beaucoup de sang-froid et de présence d’esprit ; c’est mon devoir. Mademoiselle Césarine me l’a expliqué le jour où elle m’a dit : Je veux pouvoir aller partout avec vous.

— C’est bien, mon ami ; dites-moi maintenant si M. de Rivonnière a vu Césarine entrer chez la personne que mon neveu fréquente.

— Il l’a vue sortir, il était sur la porte quand elle est remontée dans sa voiture.

— Il aura sans doute questionné le portier de cette maison ?

— Bien certainement, car il regardait mademoiselle d’un air moqueur, et on aurait dit qu’il avait envie d’être reconnu ; mais mademoiselle était préoccupée et n’a pas fait attention à lui.

— Pourquoi présumez-vous qu’il avait envie de se moquer ?

— Parce qu’il est fou de jalousie et qu’il croit que mademoiselle cherche à rencontrer quelqu’un. Certainement il a établi à côté de moi une contre-mine, comme on dit. Il a dû savoir ce que j’étais chargé de découvrir ; et sans doute il sait maintenant que monsieur… votre neveu a autre chose en tête que de se trouver avec mademoiselle Césarine. Il est bon que vous sachiez la chose, c’est à vous d’aviser, mademoiselle ;