Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/183

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surtout au profit de madame Féron, qui en a bien besoin, et c’est pour elle que j’ai accepté. Vous ne voudriez pas empêcher cette brave femme de gagner sa vie ? Paul n’en aurait pas le droit, d’ailleurs !

Je crus devoir me taire ; mais je vis bien que le feu était ouvert et que Césarine s’emparait de Marguerite pour aplanir son chemin mystérieux.

Le lendemain, je fus frappée d’une nouvelle surprise. Je trouvai Marguerite dans l’antichambre de Césarine. Elle avait reçu d’elle ce billet qu’elle me montra :

« Ma chère enfant, j’ai oublié un détail important pour la coupe des dentelles. Il faut que vous preniez vous-même la mesure de la toilette. Je vous envoie ma voiture, montez-y et venez.

» La dame aux guipures. »

— Est-ce que Paul a consenti ? lui demandai-je.

— Paul était parti pour son bureau. Dame ! il n’y avait pas à réfléchir, et puis j’étais si contente de monter dans la belle voiture, toute doublée de satin comme une robe de princesse ! et des chevaux ! domestiques devant, derrière ! ça allait si vite que j’avais peur d’écraser les passants. J’avais envie de leur crier : — Rangez-vous donc ! Ah ! je peux dire que je n’ai jamais été à pareille fête !

Césarine, qui s’habillait, fit prier Marguerite d’entrer. Je la suivis.

— Ah ! tu t’intéresses à nos petites affaires ? me