Page:Sand - Cesarine Dietrich.djvu/213

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aussi pour l’enseigner, car elle m’accablait de questions sur sa conduite future.

— Dites-moi bien tout, s’écriait-elle. Je ne dois plus recevoir de lettres, je ne dois plus voir personne sans que Paul le sache et y consente, même s’il s’agissait de mademoiselle Dietrich ?

— C’est surtout avec mademoiselle Dietrich que vous devez rompre dès aujourd’hui d’une manière absolue. Renvoyez-lui ses dentelles. Je me charge de vous procurer un ouvrage aussi important et aussi lucratif. D’ailleurs il faut que Paul sache que votre travail ne vous suffit pas. Pourquoi le lui cacher ?

— Pour qu’il ne se tue pas à force de travailler lui-même.

— Je ne le laisserai pas se tuer. Il reconnaîtra que, dans certaines circonstances comme celle-ci, il doit me laisser contribuer aux dépenses de son ménage.

— Non, il ne veut pas ; il a raison. Je ne veux pas non plus. C’est lâche à moi de vouloir être bien quand il se soucie si peu d’être mal. J’avais accepté sa pauvreté avec joie, mon honneur est de me trouver heureuse comme cela. Il m’a gâtée ; je suis cent fois mieux avec lui, même dans mes moments de gêne, que je ne l’aurais été sans lui, à moins de m’avilir. Je n’écouterai plus les plaintes de la Féron. Si elle ne se trouve plus heureuse avec nous, qu’elle s’en aille ! Je suffirai à tout. Qu’est-ce que de souffrir un peu quand on est ce que je suis ? Mais dites-moi donc pourquoi Paul est mécontent des bontés que mademoiselle Dietrich avait pour moi ? Voilà