— Beaucoup trop jeune,
— Et tu as été malheureuse ?
— Ne parlons pas de moi.
— Si fait ! puisque tu as accepté de devenir la femme de Frumence, c’est que tu l’estimes beaucoup.
— Je l’estime beaucoup.
— Alors, tu l’aimes plus que tout au monde ?
— Non, Lucienne.
— Comment, non ?
— Il a quelqu’un que j’aime plus que lui.
— Qui donc ?
— Vous.
— Ah ! ma Jennie, m’écriai-je en l’embrassant, tu crains que je ne sois jalouse ! mais je ne veux pas l’être, je ne suis pas égoïste, je veux bien que tu aimes ton mari plus que moi.
— Frumence n’est pas mon mari, Lucienne ; il ne le sera probablement jamais.
— Pourquoi donc cela ?
— Pour des raisons que je ne peux pas vous dire et qui ne dépendent ni de lui ni de moi.
— Comme tu es mystérieuse, Jennie !
— J’y suis forcée, mon enfant.
Je vis que son visage s’était assombri, je ne l’avais jamais vu ainsi. Je me jetai à son cou en pleurant.