Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/309

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

d’oncle. Si vous étiez ruinée ou seulement gênée, qu’est-ce que je ferais pour vous aider, enfermée dans un endroit comme les Pommets, où il n’y a pas un sou à gagner ?

— Chère Jennie, voilà que tu penses à me faire vivre avec ton travail ? Tu crois donc que j’y consentirais ?

— Et qu’est-ce que vous deviendriez ? Voyons ! qu’est-ce que vous savez faire ? Si vous aviez voulu apprendre la musique et le dessin,… je me figurais, moi, que ça vous aurait fait une ressource à l’occasion. Vous n’avez pas aimé cela. Vous vouliez être savante. On ne devait pas vous contrarier, il faut respecter le tour que prend une jeune âme… Mais qu’est-ce qu’une femme peut faire avec du latin, du grec et des grandes affaires comme Frumence vous en a mis dans la tête ? Vous seriez bonne à élever des garçons, et, si vous aviez dû épouser votre cousin, c’eût été très-bien de pouvoir apprendre à vos fils ce que Marius n’a pas voulu savoir ; mais, s’il s’agit d’être institutrice ou dame de compagnie, on ne vous confiera pas des demoiselles pour en faire des bacheliers.

— Tant mieux, Jennie ! Être dans la position où j’ai vu miss Agar et Galathée ? Oh ! jamais, j’espère !

— Bien, vous êtes fière, je sais cela ; mais il