Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 1.djvu/318

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l’héritage, trop contestable dans tous les cas, de votre bienfaitrice. Acceptez une pension double du revenu que représente la terre de Bellombre. Quittez la Provence, la France, si vous voulez, et allez vivre libre et riche où il vous plaira. Personne ne vous demandera jamais compte de vos déterminations, de l’emploi de vos revenus et des convenances de votre établissement. Vous y réfléchirez. Voilà ma commission faite.

Ayant ainsi parlé, M. Mac-Allan se rassit comme s’il n’eût pas attendu de réponse ; mais je vis à son regard qu’il eût souhaité l’explosion de mon premier mouvement. Je m’y serais peut-être livrée quand même, si Frumence ne m’en eût empêchée en prenant la parole à ma place.

— Avant que mademoiselle de Valangis ait, dit-il, une opinion personnelle sur cette offre singulière, elle doit consulter ses amis. Elle est à peine majeure, et, en prévision d’une mort plus prochaine, sa grand’mère lui avait nommé dans la personne de M. Barthez un tuteur dont les avis lui seront encore utiles.

— Aussi je n’attends pas, reprit M. Mac-Allan, que mademoiselle se décide aujourd’hui. Quant à sa majorité, je l’accepterai comme accomplie ; mais il vous sera aussi difficile d’établir l’âge de mademoiselle Lucienne que d’établir son état dans