Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/16

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nous tous que s’il eût été de la famille, et, s’il y avait de la curiosité dans les regards qu’il jetait sur moi et sur Jennie, il était impossible d’y surprendre la moindre malveillance.

— Finissons-en, dit Jennie en nous offrant des siéges à tous. Je suis sûre que monsieur cherche la vérité, et que la vérité le frappera. Puisque c’est à moi de la dire, je la dirai. Qu’on lise d’abord l’histoire telle qu’elle est arrivée, et, si j’ai omis quelque chose, on me questionnera ensuite, je répondrai.

Elle dépliait déjà le papier qu’elle avait remis dans sa poche, quand le docteur Reppe arriva avec Marius et M. de Malaval, ainsi que Frumence me l’avait annoncé. Je désirais beaucoup que Marius connût exactement la vérité. L’avis du docteur pouvait être utile, et, si M. de Malaval était à craindre par ses appréciations bizarres, on pouvait compter sur sa parole de les garder pour lui seul. M. Barthez la lui demanda ainsi qu’aux autres. Cette précaution prise et les présentations faites, M. Barthez lut ce qui suit.