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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/242

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elle avec embarras. Je n’aurais pas cherché l’occasion ; mais, puisqu’elle se présente…

Je pensai qu’elle avait un petit service à me demander ; je l’engageai à venir chez moi quand elle en aurait la liberté.

— Je ne l’aurai jamais, dit-elle vivement.

Et, se retournant encore, elle vit que ses élèves s’éloignaient de nouveau, charmées de la voir occupée et de pouvoir prolonger leur école buissonnière.

— Alors, parlez ici, lui dis-je.

Elle fit un geste d’anxiété. Jennie comprit qu’elle la gênait, et s’éloigna aussi.

— Eh bien, miss Burns ?

— Eh bien, ma pauvre Lucienne, je vous dois un conseil, s’il en est temps encore… Je ne puis croire que vous soyez perdue !…

— Je vous remercie de cette confiance, repris-je avec ironie.

— Ne le prenez pas si haut, Lucienne, vous êtes perdue de réputation. Il faut que vous ayez été bien mal conseillée ou bien mal inspirée pour venir demeurer chez M. Mac-Allan !

— Je ne suis pas chez M. Mac-Allan. Je paye un loyer au propriétaire d’une maison qui ne lui appartient plus.

— Oui, oui, je sais que tout a été concerté pour