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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/243

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que vous fussiez dupe ou pour que vous pussiez expliquer les choses d’une manière décente ; mais, si vous ignorez la vérité, je dois vous la dire, après quoi ma conscience sera satisfaite. Sachez donc que votre histoire a fait trop de bruit pour ne pas être venue jusqu’à moi, et, grâce à la notoriété de lady Woodcliffe et à celle de M. Mac-Allan, elle n’a pas moins occupé l’opinion en Angleterre qu’ici. M. Mac-Allan est un homme de beaucoup d’esprit que j’ai rencontré autrefois dans les salons, mais c’est un Lovelace que les femmes vertueuses n’estiment pas. Ses relations avec votre belle-mère sont connues de tout le monde et datent de si loin, que je ne comprends pas votre aveuglement. Tout le monde s’est dit que c’était une vengeance de femme contre des persécutions de marâtre. Ces persécutions ont été d’abord mal accueillies dans le public ; mais, quand on a su que vous acceptiez beaucoup d’argent (on a parlé d’un chiffre énorme) pour renoncer à un nom contestable qui eût dû cependant vous être cher, quand on a su, en outre, que vous vous laissiez courtiser par le rival de votre père, on s’est tourné contre vous et on s’est promis de ne jamais vous accueillir nulle part. C’est pourquoi, et je vous en demande pardon, je ne puis aller chez vous, et ne puis même me laisser surprendre