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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/324

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le temps de résumer ma vie presque jour par jour, mot pour mot, heure par heure. J’ai tout recherché, tout retrouvé, tout analyse, tout écrit : lisez ! — Si vous sentez que vous devez éternellement souffrir de ma confession, que la pitié ne vous retienne pas ! Je suis forte, je l’ai prouvé. Je ne suis pas malheureuse, je ne le serai jamais, car j’ai conquis l’estime de moi-même et la foi dans mon courage. Soyez donc libre et ne craignez pas ma souffrance, car vous me garderez votre amitié, et je sais, en signant ce manuscrit, que je la mérite devant Dieu et devant les hommes.

Lucienne.

Aux Pommets, ler mars 1828.



réponse.
Bellombre, 2 mars 1828.

Oui, j’ai bien souffert en lisant, et je souffrirai peut-être encore en me souvenant. Qu’importe ! Le bonheur, c’est le ciel immense avec ses splendeurs et ses orages, et votre âme, c’est le soleil avec ses taches ; mais c’est le soleil ! Et moi, que suis-je ? Rien qu’un pauvre oiseau battu par les tempêtes et ranimé par un rayon de vous. Lucienne, vous n’avez aimé que moi, voilà qui est