Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

sous les yeux de madame de Valangis et de M. Frumence, neveu adoptif de l’abbé Costel, je jure encore que ma mémoire ne m’a pas trompée d’un mot. Je ne sais rien de plus et rien de moins ; en foi de quoi, je signe, le jour de Pentecôte de l’année 1816.

« Jane Guilhem, veuve Anseaume.

« Au château de Bellombre. »




XLIV


Je ne sais quel effet produisit autour de moi la lecture de ce document. J’en fus émue à ce point que j’en pesai à peine la valeur légale. Je ne voyais que la bonté, la sincérité, le désintéressement, la simplicité héroïque de Jennie, sa clémence envers son mari, sa tendresse pour moi, et ce qu’elle avait dû souffrir, en m’aimant ainsi, de renoncer à m’appeler sa fille. Elle-même, la pauvre Jennie, en se retraçant l’effort qu’elle avait fait pour se séparer de moi, effort caché avec tant de délicatesse qu’elle en parlait à peine dans sa relation, elle fut surprise par les larmes. Je lui jetai