Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/37

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cère en vous parlant ainsi, que je prie madame Jennie (c’est, je crois, le nom qu’elle préfère) de vouloir bien me donner une poignée de main.

Jennie n’hésita pas. Elle se leva et tendit la main à notre adversaire en le regardant droit au visage et en lui disant :

— Oui, je préfère rester Jennie ; c’est un nom qui ne me rappelle qu’un seul chagrin, la mort de madame… Mais on m’appellera pourtant comme on voudra, ajouta-t-elle ; je serai toujours contente, si la vérité prévaut.

— Comment ne prévaudrait-elle pas ? dit M. de Malaval, las de subir passivement la réalité. Il est bien évident pour tout le monde que le marquis de Valangis avait reconnu sa fille.

M. Mac-Allan regarda Malaval avec surprise. Un furtif sourire d’impatience de M. Barthez lui apprit qu’il ne fallait tenir aucun compte des appréciations inattendues de ce personnage ; mais ce pâle éclair de gaieté qui passait sur nous se dissipa bien vite. M. Mac-Allan se rassit, et conclut d’une manière aussi imprévue pour Jennie et pour moi que l’avait été la réflexion de M. de Malaval.

— J’ai traité cette pièce de renseignement, dit-il en s’adressant collectivement à nous tous dans la personne de M. Barthez, et je tiens à maintenir la très-solide expression dont s’est servi M. Fru-