Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/36

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mence. C’était dans ce salon, madame de Valangis était assise là où vous êtes et causait à voix basse avec moi, pendant que madame Jennie écrivait devant la crédence entre les deux fenêtres. Les enfants, M. Marius de Valangis et sa cousine, jouaient dans ce parterre. Madame Jennie écrivit pendant une heure et nous lut elle-même ce qu’à notre instigation elle s’était décidée à rédiger en cas de mort.

— Et vous ne l’avez ni amplifié, ni diminué, ni corrigé ensuite, monsieur Frumence ? Dites : vous savez que votre parole me suffira.

— Je vous donne ma parole que je n’y ai changé ni une phrase, ni un mot, ni une syllabe. La rédaction eût-elle été incorrecte et obscure, ce qu’elle n’est pas, j’aurais regardé comme une trahison de ma conscience d’altérer en quoi que ce soit la spontanéité, je dirai même la personnalité du renseignement.

— Vous dites le mot, monsieur Frumence, reprit M. Mac-Allan en cessant d’examiner Jennie ; ceci est un renseignement qui fait honneur à l’intelligence et au caractère de madame Anseaume. J’ajouterai même, avec M. Barthez, qu’il me parait avoir une grande valeur morale, en ce sens qu’il dégage à mes yeux, comme aux siens, la responsabilité de cette dame. Je suis tellement sin-