Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/50

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lui par la reconnaissance en cas de succès. Cette protection n’allait pas jusqu’au mariage en cas de ruine. Il pâlit, et, sentant tous les yeux attachés sur lui, il perdit la tête, serra les poings, et me lança un regard de défi et de terreur ; singulier mélange de menace et de détresse qui n’échappa ni à la perspicacité de M. Barthez, ni à celle de M. Mac-Allan, ni à celle de Frumence. Je n’avais qu’une chose à faire, qui était de renouveler devant tous la déclaration que j’avais déjà faite devant M. Barthez. Je sentis aussi que je devais tout prendre sur mon compte pour sauver à Marius l’humiliation de se trouver au-dessous du rôle magnanime que lui attribuait si gratuitement M. Costel. Je déclarai donc que, pour des raisons étrangères à la situation actuelle, j’étais revenue sur mes projets et avais refusé d’avance les offres généreuses que mon cousin était disposé à me faire. Marius, soulagé d’un poids au-dessus de ses forces, retrouva assez de présence d’esprit pour faire une belle sortie.

— Puisqu’il en est ainsi, dit-il en venant à moi, je n’ai plus que le droit de conseil, et j’espère que tu voudras bien me faire part de tes résolutions et agréer les avis que j’aurai à te soumettre. Pour le moment, après t’avoir offert tout ce qu’il dépendait de moi de t’offrir, j’aurais mauvaise grâce à