Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/49

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le retrouver le lendemain : donc, vos propositions sont non avenues. Ni M. Marius ni sa cousine n’accepteront jamais des offres d’argent, dont ils sont déjà assez offensés. Ne les renouvelez pas, je vous le conseille, et plaidez, si bon vous semble. Réduisez mademoiselle de Valangis au partage des biens de sa grand’mère avec les frères consanguins, réduisez-la même au dénûment absolu : elle ne peut qu’attendre son sort, braver l’infortune et s’en consoler par l’affection de son époux et le dévouement de ses amis.

— Vous parlez d’or, monsieur l’abbé, répondit sans hésiter Mac-Allan ; si c’est là la conclusion du débat, je n’ai plus qu’à me taire et à regarder ma mission comme accomplie. J’abandonne à d’autres, plus ardents que moi aux exécutions judiciaires, le soin d’attaquer le testament et de contester l’état civil de l’héritière. Toute la responsabilité du désastre tombe désormais sur M. Marius de Valangis, et je m’en lave les mains : j’ai fait mon devoir.

L’abbé Costel avait rompu la glace. Il ne restait plus à Marius qu’à risquer le naufrage ; mais Marius n’était pas l’homme du parti héroïque, il n’en avait que la velléité superficielle, et ses airs de fierté se trouvaient toujours d’accord avec l’intérêt bien entendu de sa situation. Il lui avait semblé de bon goût de m’offrir sa protection pour me lier à