Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/53

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mais je vous avoue que je compte insister davantage demain, car il faut que vous me permettiez de revenir demain.

— C’est bien tôt, monsieur, répondis-je.

— Oui, c’est bien tôt, reprit-il, d’autant plus que j’ai un certain temps à mettre au service de ma cause ; mais enfin ce temps a une limite, et plus nous en perdrons, plus la solution sera difficile. J’ai d’ailleurs des raisons personnelles pour vous voir souvent, des raisons que je vous dirai peut-être, et qui, j’en fais serment, sont exclusivement dans votre intérêt. Si M. Barthez, ou M. Frumence, ou le docteur, ou tous trois ensemble, veulent m’accompagner demain, j’en serai charmé, car je ne prétends nullement vous persuader à leur insu.

— Les devoirs de ma charge ne me permettront pas de revenir demain, dit M. Barthez, et je crois que M. le docteur est ici un témoin bienveillant, rien de plus. Mademoiselle de Valangis vous recevra, si elle le juge à propos, demain et tous les jours ; mais, en qualité d’ami dévoué de sa grand’mère, j’y mets une condition : c’est que vous vous bornerez à lui renouveler vos offres sans exiger qu’elle s’engage par une réponse en mon absence, de même qu’elle me fera une promesse analogue et bien sérieuse de ne rien conclure sans