Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/81

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confident que moi-même, je vis bien que j’avais ou tort de me scandaliser du mot adoration, et je crois que je rougis encore davantage.

M. Mac-Allan eut l’air de ne pas s’en apercevoir, et il ajouta :

— Il peut bien m’arriver d’employer en français des expressions dont je ne connais pas toute la portée. Je regrette que vous n’aimiez pas l’anglais et que vous n’ayez pas voulu l’apprendre ; nous nous serions entendus beaucoup plus vite.

Je lui demandai en bon anglais pourquoi il m’attribuait ce mépris pour sa langue et le refus de la parler avec lui.

Sa surprise augmenta, et nous parlâmes anglais presque toujours à partir de ce moment. Il trouva que je le savais et que je le prononçais bien, et, quand je le priai de me dire où il avait puisé tant de fausses notions sur mon compte, il feignit de ne pas se le rappeler.

— N’est-ce pas madame Capeforte qui vous a parlé de moi comme d’une personne volontaire et un peu bizarre ?

— C’est possible, répondit-il légèrement ; je n’en sais trop rien. Cette dame parle beaucoup, et je ne l’écoute pas avec assez de plaisir pour noter tout ce qui peut venir d’elle.

— Il faudra l’écouter mieux, repris-je, puis-