Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/87

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tent, et je prenais une haute opinion de votre jugement ; mais, si vous trouvez un compliment à me faire, à moi qui n’ai pas dit trois paroles, je vois bien que vous ne songez ici qu’à vous moquer de nous, et je trouve cela ingrat et cruel envers de bonnes gens qui vous ont accueilli de leur mieux.

— Écoutez ! s’écria M. Mac-Allan en s’adressant avec vivacité à Frumence, qui venait nous rejoindre, mademoiselle de Valangis me fait beaucoup de peine ; elle s’imagine que je ne l’ai pas encore devinée.

— Devinée ? dit Frumence. Devine-t-on une personne qui n’a jamais eu rien à cacher, et qui, par goût, par caractère, ne cache jamais rien ?

— Ah ! je vous demande pardon, reprit Mac-Allan. Elle cache son instruction, son esprit, sa réelle supériorité sous cette timidité charmante qu’on ne s’attend pas à trouver chez une personne de son mérite, et qui est une grâce féminine des plus exquises. Voyons, l’ai-je devinée ?

— Oui, répondit Frumence, et c’est à cause de cela que vous lui avez enfin donné son nom, sans marchander davantage avec les égards qui lui sont dus.

— Mademoiselle de Valangis, reprit Mac-Allan, à qui mon nom de famille avait certainement