Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/86

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Quand on se leva de table, M. Mac-Allan, en m’offrant son bras pour passer au salon, me fit un vif éloge de l’instruction étendue et solide de Frumence.

— Je ne sais si je manque à mon mandat, ajouta-t-il gaiement ; mais je me sens si à l’aise et si heureux chez ma partie adverse, que j’y voudrais passer ma vie. Je ne me souviens pas d’avoir fait un repas plus agréable que dans cette maison fraîche et aérée, avec cette mer brillante au loin, et cet énorme paysage brûlant devant les yeux, en compagnie de trois personnes évidemment supérieures chacune en son genre. Madame Jennie me représente le type de tout ce que l’on peut trouver de cordialité, de dévouement, d’esprit naturel, de bon sens et de droiture dans la meilleure région du peuple de France. Son fiancé, car il est bien son fiancé, n’est-ce pas ? est un véritable philosophe et un rare esprit. Je n’ai jamais rencontré de sagesse plus solide avec une simplicité de mœurs et une candeur plus originales. Quant à vous, mademoiselle Lucienne, je n’ose plus vous dire ce que je pense de vous, tant je crains de blesser votre modestie.

— Pour le coup, lui répondis-je en riant, vous n’êtes pas sincère, vous ! Jusqu’à présent, je vous écoutais apprécier mes amis comme ils le méri-