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Page:Sand - Confession d une jeune fille - vol 2.djvu/97

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« Mon cher malade va encore mieux qu’hier. Il parle librement et n’étouffe presque plus ; le médecin anglais est revenu et a trouvé son état satisfaisant. Mon excellent oncle a témoigné le désir de voir mademoiselle de Valangis. Si M. Mac-Allan était encore aux moulins, je ne consentirais pas à ce qu’elle vînt nous voir, il y aurait des inconvénients ; mais la présence de Mac-Allan à mes côtés me fait désirer précisément cette visite. Venez toutes les deux demain matin. »

Nous fûmes exactes au rendez-vous, et nous trouvâmes l’abbé assis chez Frumence, qui lui lisait un texte grec pour le distraire, tandis que M. Mac-Allan écoutait avec intérêt cette lecture.

— Voulez-vous continuer ? me dit Frumence en me donnant le livre ; je suis un peu fatigué.

J’aurais eu mauvaise grâce à refuser. Je lus le texte grec sans me soucier de M. Mac-Allan, qui m’écoutait attentivement, et de temps en temps m’arrêtait sur un mot ou sur un sens qu’il prétendait ne pas bien entendre. L’abbé, encore faible, s’efforçait de le lui expliquer ; mais une ou deux fois, impatientée de ces interruptions, je donnai l’explication vivement moi-même, en anglais ou en latin. Frumence ne disait mot ; il tenait à ce qu’il fût bien constaté que j’étais une femme savante,