chesse. C’est ce qu’elle avait de mieux à faire. Je vous quitte aussi, ma chère !
Et après avoir salué Raoul, elle se retira en disant à Sofia, qui la reconduisait :
— Oui-da ! il me paraît encore mieux que je ne pensais, votre Melvil ! Il a de la tenue et de la physionomie ! Je vous en fais mon sincère compliment, et cette fois, vous voyez, je vous le fais bien bas !
Après s’être bien assurée du départ de la duchesse, la Mozzelli tira elle-même les verrous de la grille du jardin et vint retrouver Raoul au salon. Il avait toujours son chapeau à la main et était resté ganté, debout, comme prêt à s’en aller.
— Qu’est-ce donc ? lui dit-elle avec effroi et en tâchant de le faire asseoir ; nous sommes seuls, qu’attendez-vous pour me dire que c’est vous et non pas un autre ? Je ne reconnais plus ni votre figure ni votre voix ! Vos yeux distraits me font peur. Raoul, parlez-moi ! Il me semble que vous ne veniez pas ici pour moi !
— Eh bien ! non, je serai franc, comme c’est mon devoir et ma volonté, répondit Raoul. On m’avait indiqué la maison sans vous nommer… Je ne vous savais pas ici !
— Ah ! vous y veniez pour la duchesse !
— Encore moins.
— Vous mentez ! s’écria la Mozzelli retombant dans l’âpreté de ses anciennes colères. Vous venez de chez elle !