Page:Sand - Constance Verrier.djvu/185

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— Je vous jure que je ne sais pas où elle demeure, et que ma première visite a été pour une personne qu’un laquais m’a dit être ici, mademoiselle Cécile Verrier. N’y était-elle pas ?

— Cécile Verrier ? Non ! s’écria la Mozzelli étonnée ; mais vous la connaissez donc ?

— Apparemment ! répondit Raoul, et je suis chargé d’un message pour elle.

— De la part d’Abel ?

— Abel ! d’où connaissez-vous Abel ?

— On m’a parlé de lui. Où est-il ? Quand vient-il ?

— Ceci ne regarde que mademoiselle Verrier… Parlons de nous maintenant, je vous prie.

— Ah ! oui, parlons de nous, dit la Mozzelli avec amertume. À quoi bon ? Je sais que vous me trompez ! Vous n’ignoriez pas, en allant chez mademoiselle Verrier, qu’elle demeure dans la même maison que la duchesse.

— Je l’ignorais, répondit Raoul, visiblement surpris et contrarié de cette circonstance. Je ne me suis pas arrêté une heure en voyage, et il n’y a pas une heure que je suis arrivé. Je ne savais rien du monde qui pouvait être ici ; je ne m’intéressais à rien… qu’à la mission que j’y devais remplir.

— Vous m’inquiétez pour Constance, dit la Mozzelli qui commençait à se rassurer pour elle-même. Une mission pressée, importante, peut-être ? Abel ne revient donc pas ? Est-il mort, ou est-ce qu’il l’abandonne ?

— Non ! répondit Raoul avec fermeté. Jamais Abel