Page:Sand - Constance Verrier.djvu/29

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Ici la Mozzelli fit une ravissante mimique de la vieille mademoiselle Cécile Verrier, contre laquelle ne put tenir le sérieux de la duchesse, et dont Constance rit simplement et sans dépit. Elle aimait sa vieille parente si profondément, qu’elle ne se guindait pas contre de légères et superficielles critiques, et l’on sentait qu’elle pouvait voir ses petits ridicules, sans que son affection en fût contristée ou ébranlée un seul instant.

— Dans tout cela, vous ne répondez pas, lui dit la duchesse. Est-ce que votre chaperon m’a réellement en horreur ?

— Non, madame, répondit Constance ; seulement elle vous craint. Elle croit que vous vous moquez d’elle. Se sentant faible pour se défendre, la pauvre fille a volontiers cette angoisse devant les personnes d’un grand esprit, et c’est ce qui la rend plus gauche qu’elle ne l’est réellement.

— Pauvre femme ! s’écria la duchesse, il me tarde, à présent, qu’elle arrive ; je veux être plus aimable avec elle que je ne l’ai été. Je veux qu’elle m’aime beaucoup, afin qu’elle ne vous détourne pas de m’aimer un peu.

En effet, quand mademoiselle Cécile Verrier arriva, madame d’Évereux tint sa promesse. Constance lui en sut gré et l’en aima davantage. Madame Ortolani rentra, et la conversation, d’abord générale, revint insensiblement au sujet qui avait préoccupé les trois amies, à savoir, une sorte d’examen réciproque des idées et des goûts de chacune par les deux autres. Madame Ortolani s’en mêla avec esprit et bonne grâce, trouvant