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consuelo.

de ton petit lit, où j’ai dormi seul, toi disant ton rosaire sur la terrasse ! Est-ce que je ne t’aimais pas alors ? Est-ce que l’homme qui t’a toujours respectée, même durant ton sommeil, enfermé tête à tête avec toi, n’est pas capable d’aimer ? Si j’ai été infâme avec les autres, est-ce que je n’ai pas été un ange auprès de toi ? Et Dieu sait s’il m’en coûtait ! Oh ! n’oublie donc pas tout cela ! Tu disais m’aimer tant, et tu l’as oublié ! Et moi, qui suis un ingrat, un monstre, un lâche, je n’ai pas pu l’oublier un seul instant ! et je n’y veux pas renoncer, quoique tu y renonces sans regret et sans effort ! Mais tu ne m’as jamais aimé, quoique tu fusses une sainte ; et moi je t’adore, quoique je sois un démon.

— Il est possible, répondit Consuelo, frappée de l’accent de vérité qui avait accompagné ces paroles, que vous ayez un regret sincère de ce bonheur perdu et souillé par vous. C’est une punition que vous devez accepter, et que je ne dois pas vous empêcher de subir. Le bonheur vous a corrompu, Anzoleto. Il faut qu’un peu de souffrance vous purifie. Allez, et souvenez-vous de moi, si cette amertume vous est salutaire. Sinon, oubliez-moi, comme je vous oublie, moi qui n’ai rien à expier ni à réparer.

— Ah ! tu as un cœur de fer ! s’écria Anzoleto, surpris et offensé de tant de calme. Mais ne pense pas que tu puisses me chasser ainsi. Il est possible que mon arrivée te gêne, et que ma présence te pèse. Je sais fort bien que tu veux sacrifier le souvenir de notre amour à l’ambition du rang et de la fortune. Mais il n’en sera pas ainsi. Je m’attache à toi ; et si je te perds, ce ne sera pas sans avoir lutté. Je te rappellerai le passé, et je le ferai devant tous tes nouveaux amis, si tu m’y contrains. Je te redirai les serments que tu m’as faits au chevet du lit de ta mère expirante, et que tu m’as renouvelés cent