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Page:Sand - Consuelo - 1856 - tome 2.djvu/252

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consuelo.

sur laquelle je t’ai promis, dans la nuit qui a précédé celle-ci, de faire tout ce qui dépendrait de moi pour que ton amour fût écouté et sanctifié par un nœud respectable. J’ai tenu ma promesse, et je te la renouvelle. Je vais encore prier pour que le Tout-Puissant exauce tes vœux, et les miens ne contrediront pas ma demande. Ne te joindras-tu pas à moi dans cette heure solennelle qui décidera peut-être dans les cieux des destinées de ton amour sur la terre ? Ô toi, mon noble enfant, à qui l’Éternel a conservé toutes les vertus, malgré les épreuves qu’il a laissé subir à ta foi première ! toi que j’ai vu, dans ton enfance, agenouillé à mes côtés sur la tombe de ta mère, et priant comme un jeune ange ce maître souverain dont tu ne doutais pas alors ! refuseras-tu aujourd’hui d’élever ta voix vers lui, pour que la mienne ne soit pas inutile ?

— Mon père, répondit Albert en pressant le vieillard dans ses bras, si notre foi diffère quant à la forme et aux dogmes, nos âmes restent toujours d’accord sur un principe éternel et divin. Vous servez un Dieu de sagesse et de bonté, un idéal de perfection, de science, et de justice, que je n’ai jamais cessé d’adorer. — Ô divin crucifié, dit-il en s’agenouillant auprès de son père devant l’image de Jésus ; toi que les hommes adorent comme le Verbe, et que je révère comme la plus noble et la plus pure manifestation de l’amour universel parmi nous ! entends ma prière, toi dont la pensée vit éternellement en Dieu et en nous ! Bénis les instincts justes et les intentions droites ! Plains la perversité qui triomphe, et soutiens l’innocence qui combat ! Qu’il en soit de mon bonheur ce que Dieu voudra ! Mais, ô Dieu humain ! que ton influence dirige et anime les cœurs qui n’ont d’autre force et d’autre consolation que ton passage et ton exemple sur la terre ! »