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Page:Sand - Consuelo - 1856 - tome 3.djvu/43

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consuelo.

nous avons eu un chef-d’œuvre d’un très-grand maître. Vous avez fait preuve de goût, ajouta-t-il en s’adressant à Consuelo.

— Je ne pense pas, répondit Joseph, que le solo de Holzbaüer pût être mauvais ; ce que nous avons chanté de lui n’était pas sans mérite.

— Le mérite n’est pas le génie, répliqua l’inconnu en soupirant ; » et s’acharnant à Consuelo, il ajouta : « Qu’en pensez-vous, mon petit ami ? Croyez-vous que ce soit la même chose ?

— Non, monsieur ; je ne le crois pas, répondit-elle laconiquement et froidement ; car le regard de cet homme l’embarrassait et l’importunait de plus en plus.

— Mais vous avez eu pourtant du plaisir à chanter cette messe de Holzbaüer ? reprit le chanoine ; c’est beau, n’est-ce pas ?

— Je n’en ai eu plaisir ni déplaisir, repartit Consuelo, à qui l’impatience donnait des mouvements de franchise irrésistibles.

— C’est dire qu’elle n’est ni bonne, ni mauvaise, s’écria l’inconnu en riant. Eh bien, mon enfant, vous avez fort bien répondu, et mon avis est conforme au vôtre. »

Le chanoine se mit à rire aux éclats, le curé parut fort embarrassé, et Consuelo, suivant Joseph, s’éclipsa sans s’inquiéter de ce différend musical.

« Eh bien, monsieur le chanoine, dit malignement l’inconnu dès que les musiciens furent sortis, comment trouvez-vous ces enfants ?…

— Charmants ! admirables ! Je vous demande bien pardon de dire cela après le paquet que le petit vient de vous donner.

— Moi ? je le trouve adorable, cet enfant-là ! Quel talent pour un âge si tendre ! c’est merveilleux ! Quelles