— Ce que vous voyez là, c’est l’effort que firent les titans pour escalader le ciel.
— Les titans ! qu’est-ce que c’est que cela ? m’écriai-je voyant qu’il était en humeur de déclamer.
— C’était, répondit-il, des géants effroyables qui prétendaient détrôner Jupiter et qui entassèrent roches sur roches, monts sur monts, pour arriver jusqu’à lui ; mais il les foudroya, et ces montagnes brisées, ces autres éventrées, ces abîmes, tout cela, c’est l’effet de la grande bataille.
— Est-ce qu’ils sont tous morts ? demandai-je.
— Qui ça ? les titans ?
— Oui ; est-ce qu’il y en a encore ?
Maître Jean ne put s’empêcher de rire de ma simplicité, et, voulant s’en amuser, il répondit :
— Certainement, il en est resté quelques-uns.
— Bien méchants ?
— Terribles !
— Est-ce que nous en verrons dans ces montagnes-ci ?
— Eh ! eh ! cela se pourrait bien.
— Est-ce qu’ils pourraient nous faire du mal ?