Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/165

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Sanadoire et nous étions de nouveau à l’exposition du midi, puisqu’à plusieurs centaines de mètres au-dessous de nous croissaient quelques maigres vignes.


Je me rappelle très bien l’église et le presbytère avec les trois maisons qui composaient le village. C’était au sommet d’une colline adoucie que des montagnes plus hautes abritaient du vent. Le chemin raboteux était très large et suivait avec une sage lenteur les mouvements de la colline. Il était bien battu, car la paroisse, composée d’habitations éparses et lointaines, comptait environ trois cents habitants que l’on voyait arriver tous les dimanches, en famille, sur leurs chars à quatre roues, étroits et longs comme des pirogues et traînés par des vaches. Excepté ce jour-là, on pouvait se croire dans le désert ; les maisons qui eussent pu être en vue se trouvaient cachées sous l’épaisseur des arbres au fond des ravins, et celles des bergers, situées en haut, étaient abritées dans les plis des grosses roches.


Malgré son isolement et la sobriété de son ordinaire, le curé de Chanturgue était gros, gras