Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/261

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— Elle essayait d’exister, monsieur, et elle existait ! Allez-vous dire du mal des premières huîtres, sous prétexte que vous n’étiez pas encore né pour les manger ?

Je vis que j’avais fâché le gnome et je le priai de passer à une série plus récente.

— Procédons avec ordre, reprit-il ; voici ostrea marcignyana, des arkoses et des grès du Keuper.

— Elle n’a pas bonne mine, elle est toute plissée et doit manquer de chair.

— Les animaux de son temps ne la dédaignaient pas, soyez-en sûr. Aimez-vous mieux ostrea arcuata, autrement la gryphée arquée du lias inférieur ?

— Je la trouve jolie, elle ressemble à une lampe antique, mais quel goût a-t-elle ?

— Je n’en sais rien, répondit le gnome en haussant les épaules. Je n’ai pas vécu de son temps. Il y a deux cent cinq espèces principales d’huîtres fossiles avec leurs variétés et sous-variétés, ce qui forme un joli total. Je puis vous montrer la variété d’ostrea arcuata. Tenez ! mangez-la si le cœur vous en dit !