Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/260

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venu ; mais, puisque vous êtes un véritable amateur,… tenez, voici la première des huîtres ! ostrea matercula de l’étage permien.

— Voyons ! m’écriai-je en saisissant l’huître et en la portant à mes lèvres.

— Vous voulez la manger ? fit le gnome en m’arrêtant : y songez-vous ?

— Pardon ! j’ai cru que vous me l’offriez pour cela.

— Mais, monsieur, c’est un échantillon précieux. On ne le trouve qu’en Russie, dans les calcaires cuivreux.

— Cuivreux ? merci ! Vous avez bien faire de m’arrêter ! Mon déjeuner ne me gêne point et je ne recherche pas les oxydes de cuivre en guise de dessert. Passons. Ces ostrea, comme vous les appelez, ne me feront pas faire le voyage de Russie.

— Pourtant, monsieur, dit le gnome en reprenant son huître, elle est bien intéressante, cette représentante des premiers âges de la vie ! Au temps où elle apparut dans les mers, il n’existait ni hommes ni quadrupèdes sur la terre.

— Alors, que faisait-elle dans ce monde ?