Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/263

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trouver dans les falaises de marne du Calvados. Mais passons quelques espèces, puisque vous êtes pressé. Traversons l’oolithe. N’accorderez-vous pas pourtant un regard à ostrea virgula, du kimmeridge clay ?

— Pas de virgule ! m’écriai-je impatienté de ces noms barbares. Passez, passez !

— Eh bien, monsieur, nous voici dans les terrains crétacés. Voici ostrea couloni, des grès verts, une belle huître, celle-là, j’espère ! Voici aquila (du gault) encore plus grosse ; flabellata frons, carinata, avec sa longue carène. Mangeriez-vous bien la douzaine ? J’en passe, et des meilleures ; mais voici la merveille, c’est l’ostrea pes-leonis de la craie blanche. Celle-ci ne vous dit-elle rien ?

Il me tendait un mollusque énorme, tout dentelé, tout plissé, et revêtu d’un test d’aspect cristallin qui avait réellement bonne mine.

— Vous ne me ferez pas croire, lui dis-je, que ceci soit une huître !

— Pardon, c’est une véritable huître, monsieur !

— Huître vous-même ! m’écriai-je furieux.