— Je m’occupe, répondit tranquillement la fée aux gros yeux. Ma journée entière vous est consacrée ; le soir m’appartient. Je l’emploie à travailler pour mon compte.
— Vous ne savez donc pas tout, que vous étudiez toujours ?
— Plus on étudie, mieux on voit qu’on ne sait rien encore.
— Mais qu’est-ce que vous étudiez donc tant ? Le latin ? le grec ?
— Je sais le grec et le latin. C’est autre chose qui m’occupe.
— Quoi donc ? Vous ne voulez pas le dire ?
— Je regarde ce que moi seule je peux voir.
— Vous voyez quoi ?
— Permettez-moi de ne pas vous le dire ; vous voudriez le voir aussi, et vous ne pourriez pas ou vous le verriez mal, ce qui serait un chagrin pour vous.
— C’est donc bien beau, ce que vous voyez ?
— Plus beau que tout ce que vous avez vu et verrez jamais de beau dans vos rêves.