Page:Sand - Contes d’une grand’mère, 1906.djvu/282

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— Est-ce que ma présence gêne quelqu’un, et désire-t-on que je rentre ?

— Je n’ai pas d’ordres à vous donner, reprit Barbara avec aigreur, mais il m’est permis de croire que vous seriez mieux au parloir avec la famille.

— Je suis mal au parloir, répondit modestement le précepteur, mes pauvres yeux y souffrent cruellement de la chaleur et de la vive clarté des lampes.

— Ah ! vos yeux craignent la lumière ? J’en étais sûre ! Il vous faut tout au plus le crépuscule ? Vous voudriez pouvoir voler en rond toute la nuit ?

— Naturellement ! répondit le précepteur en s’efforçant de rire pour paraître aimable : ne suis-je pas une bat ?

— Il n’y a pas de quoi se vanter ! s’écria Barbara en frémissant de colère.

Et elle entraîna Elsie, interdite, dans l’ombre épaisse de la petite allée.

— Ses yeux, ses pauvres yeux ! répétait Barbara en haussant convulsivement les épaules ; attends que je te plaigne, animal féroce !