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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

et des ardoises. Je me souviens qu’une fois, en ouvrant la porte de ma maison, laquelle porte était une petite planche, j’ai trouvé quelqu’un dedans. Ce quelqu’un était, devine quoi ? Une belle petite souris qui s’était emparée de ma maison et s’y trouvait bien logée. Je l’ai laissée dedans, mais je ne sais plus ce qu’elle est devenue. Et ton jardin, y travailles-tu toujours ? Il fait bien mauvais maintenant pour jouer dehors. Prends garde de t’enrhumer. Il fait un temps affreux ici. On est dans la crotte jusqu’aux genoux. La Seine est jaune comme du café au lait. Je ne sors que pour mes affaires d’obligation.

Adieu, mon cher petit mignon ; j’enverrai des bas à ta grosse mignonne. Et toi, en as-tu assez pour ton hiver ? Je vous embrasse tous les deux. Porte-toi bien et écris-moi souvent.

Ta mère.


LXXVIII

AU MÊME


Paris, novembre 1831.


Ta lettre est bien gentille, mon cher petit ; elle est fort bien écrite. Ne reste pas trop dehors par ce vilain froid, tu vois bien que tu t’es enrhumé. Quand tu es dans le jardin, cours, saute, ne reste pas à la