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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

À propos de cela, il faudra encore que vous ayez l’obligeance de descendre à la susdite cave et de surveiller la conduite de mes bouteilles de vin, pour empêcher la sympathie de ces demoiselles pour le gosier des laquais et portiers de la maison.

Faites une note de toutes vos petites dépenses pour moi, spectacles et sapins pour Maurice, ports de lettres, etc., etc.

Votre pays est très beau le long du Rhône. Cette navigation est magnifique. Du reste, vos villes de Lyon, Avignon et Marseille sont stupides. Je ne voudrais pas les habiter en peinture, et je remercie le ciel de pouvoir m’en sauver bientôt. Marseille est absolument tel que vous me l’avez dépeint. Il faut faire une lieue pour voir la mer et le port ressemble assez à la mare aux canards à Nohant.

Il y fait déjà un temps charmant et des matinées qui valent nos journées d’avril.

Adieu, mon cher ami. Je vous recommande bien de me donner des nouvelles de mon mioche et de me remplacer auprès de lui. Je ne sais vraiment pas comment s’arrangerait ma vie si je n’avais pas votre bonne amitié et votre éternelle complaisance pour m’aider et me tranquilliser. Adieu ; je vous embrasse.

Tout à vous.

AURORE D.