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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Le troupeau blanc des flots est admirable.

De l’or avec du fer est détestable.

Rien faire qui vaille un sou n’aura jamais de grâce ni de sens.

De toutde rien, du prix des moutons cette année est naïf et charmant, etc., etc.

Ne soyez pas un composé de noble et de plat, de grand et d’étriqué. Soyez correct, c’est plus rare que d’être excentrique par le temps qui court. Plaire par le mauvais goût est devenu plus commun que de recevoir la croix d’honneur.

Hugo, le plus grand novateur de notre temps, n’a pas triomphé de ces bons classiques dont il s’est moqué, quoiqu’en mille endroits il ait été plus grand qu’eux. Les beautés de détail ne sont rien sans l’ensemble.

Vivant comme je vis, je ne puis vous voir ; mais je m’intéresse à vous. Cela vous est dû. Je vous souhaite et vous prédis de l’avenir, si vous êtes sévère envers vous-même, et patient. Si je puis vous obliger je le ferai de bon cœur. Mais soyez sûr que, si vous produisez une bonne œuvre, vous n’aurez besoin de personne. Soyez sûr, au contraire, que toutes les amitiés littéraires ne feront pas un vrai succès à une production négligée.

Tout à vous.

GEORGE SAND.