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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

cesse le moyen de m’acquitter d’un devoir qui me serait si doux à remplir. Moi-même, j’ose à peine vous presser, dans la crainte de ne pouvoir vous offrir ici les plaisirs que vous trouvez à Paris, et que la campagne ne peut fournir. Je suis pourtant bien sûre intérieurement que, si la tendresse et les attentions suffisaient pour vous rendre la vie agréable, vous goûteriez celle que je voudrais vous créer ici.

Adieu, ma chère maman ; nous vous embrassons tous, les grands comme les petits. Écrivez-moi donc ! ce n’est pas assez pour moi d’apprendre que vous vous portez bien, je veux encore que vous me le disiez et que vous me donniez une bénédiction.


XXXVI

À LA MÊME


Nohant, février 1830.


Ma chère petite maman,

J’ai reçu votre lettre depuis quelques jours, et j’y aurais répondu tout de suite, sans un nouveau dérangement de santé qui m’a mis assez bas. Il faudra que je songe sérieusement à me mettre en état de grâce ; chose qu’on fait toujours le plus tard qu’on peut, et si tard, que j’ai de la peine à croire que cela serve à quelque chose.