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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

fille. Je vous envoie un bon de cent francs pour nos emplettes, au cas que vous soyez, comme je suis presque toujours, sans le sou, à l’heure dite ; c’est faire injure peut-être à votre esprit d’ordre ; mais, quant à moi, j’y suis si habituée, que je n’en rougis plus.

G.


CCXIV

À MADAME MARLIANI, À PARIS


Nohant, 26 mai 1842.


Vous êtes bien bonne et bien mignonne de m’écrire souvent. Ne vous lassez pas, chère amie, quand même je serais paresseuse, c’est-à-dire fatiguée ; car, après avoir fait, chaque nuit, six heures de pieds de mouche, je suis bien aveuglée et bien roidie du bras droit pour écrire quelques lignes dans la journée. Pardonnez-moi quand je suis en retard, et sachez toujours bien que je pense à vous, que je parle de vous, et que je cause avec vous en rêve.

Tout mon monde va bien. J’ai reçu votre lettre, jointe et collée par l’encre à celle de Leroux ; c’était un bon jour pour moi de vous recevoir tous deux à la fois. J’aurais voulu me mettre sous la même enveloppe pour être plus avec vous. Le vieux doit être content de moi