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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

car la doctrine de l’industrialisme attrayant, comme on l’entend dans le fouriérisme, n’est pas dépourvue de principes. Elle en a, et nous les trouvons antireligieux, et nous les sentons non pas seulement inconciliables, mais opposés diamétralement aux nôtres.

Je n’entends pas, puisque vous vous en défendez si bien, vous ranger dans certaine série déterminée : peut-être êtes-vous injuste, vous, de nous classer parmi les rêveurs impuissants.

Mais, puisque vous ne nous accordez que la possession d’un tiers de vérité, voyez quel chemin il faudrait faire à vous ou à moi pour reconnaître que l’un de nous résume en lui la trinité ? Vous croyez la tenir cette triplicité d’aspect de la vérité. Et, moi, je crois l’entrevoir. Mais nous ne la plaçons pas dans les mêmes choses ; et je crois qu’au début, lorsque le bon et sincère M. de Pompéry nous présentait l’un à l’autre comme tout semblables l’un à l’autre, nous n’avions pas aperçu les buissons et les fossés que nous avions à franchir pour lui donner raison.

N’importe, je ne refuse pas d’essayer ; mais n’essayons pas de sauter ces barrières avant de savoir si nous avons ensuite un chemin à suivre ensemble ; car, si cela n’est pas, mieux vaut nous examiner lentement pour nous retrouver un jour dans un chemin mieux cherché et mieux tracé.

Peut-être alors aurez-vous mieux compris Leroux ; peut-être aussi aurai-je mieux étudié Fourier, et alors nous nous entendrons sans faire violence à nos sym-