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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Il en est résulté que des journaux catholiques et autres se sont réjouis de nous voir aux prises les uns contre les autres. Pauvre peuple ! faut-il que tu ne trouves la vérité qu’en traversant, à tes périls et à tes dépens, les embûches de tes éternels oppresseurs !

Maintenant, si je demande la publication de ma lettre, c’est pour déjouer autant qu’il est en moi cette misérable ruse de nos ennemis. Le public jugera en voyant le respect dont mon cœur est rempli pour le fond de notre cause commune, et pour ceux qui la défendent même en se trompant, si l’esprit d’hostilité est en moi et si la discorde est réellement entre nous.

Agréez, messieurs, l’expression de mes sentiments affectueux.

GEORGE SAND.


CCLV

À M. MAGU, À LIZY-SUR-OURCQ (SEINE-ET-MARNE)


Paris, avril 1846.


Mon cher monsieur Magu,

Je me suis adressée pour vos exemplaires à trois éditeurs, les seuls que je connaisse. Le premier, riche et avide, n’a pas voulu se charger d’une affaire où il voyait peu à gagner. Le second, honnête mais pas généreux, a craint d’y perdre. Le troisième, généreux