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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

Sauf les rideaux, qui sont trop courts de trois pieds, votre chambre est habitable. Il n’y a pas un souffle d’air. Le garde-manger est garni de gibier. Il y a du bois sec sous le hangar. L’aubergiste de la poste, chez lequel la diligence de Blois vous dépose, est averti ; vous aurez, pour venir de Châteauroux à Nohant, une voiture fermée et des chevaux. Ainsi, ne vous occupez de rien. Nommez-vous seulement, ou nommez-moi, et on vous servira. À revoir bientôt, tout de suite, n’est-ce pas ? Si le bon Grzymala[1] veut vous accompagner, emmenez-le. Sa présence augmentera (s’il est possible) l’honneur et le bonheur de la vôtre.

Le futur précepteur[2] est chargé de ne pas quitter Paris sans s’informer de vous et mettre à vos pieds son bras et ses jambes. Je voudrais pouvoir vous envoyer prendre par un ballon chauffé à la vapeur ; mais l’argent me manque.

Tout à vous de cœur.

G. S.

Franz (si Marie est partie), ma lettre allumera votre pipe, et je vous bige. Venez le plus tôt possible.

  1. Le comte Albert Grzymala, Polonais, ami de George Sand.
  2. Eugène Pelletan.