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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

brasse aussi de toute mon âme Pierret et ma sœur, à qui j’écrirai directement.


CLXXIV

À M. CALAMATTA, À PARIS


Nohant, 12 juillet 1837.


Carissimo,

C’est moi qui me conduis avec vous d’une façon tout à fait manante ; vous êtes si bon, que vous me pardonnerez tout ; mais je ne me pardonne aucun tort envers vous, que j’aime et que j’estime de toute mon âme.

C’est bien tard venir vous féliciter de votre fortuna ; mais vous savez bien quelle part j’y prends, mon bon vieux, et combien elle m’est plus agréable que tout ce qui me serait personnel en ce genre. Il était bien temps que vous fussiez récompensé, par un peu d’aisance, d’une vie si laborieuse et si stoïque. C’est la première fois que ces gens-là font quelque chose à propos.

Le seul mauvais côté que j’y trouve, c’est que tous ces voyages et tous ces travaux vous empêcheront de venir me voir. Pourvu que vous soyez content, et que justice vous soit rendue, je sacrifierai cette joie à la