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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND

dire. J’ai toujours hors de la maison, les mêmes douleurs de famille. Je travaille, j’attends le 10 décembre comme tout le monde. Il y a là un gros nuage, ou une grande mystification, et il faut s’avouer impuissant devant cette fatalité politique d’un nouvel ordre dans l’histoire : le suffrage universel.

Adieu, ami.

À vous de toute mon âme.
GEORGE.


CCXCI

À M. ARMAND BARBÈS, AU DONJON DE VINCENNES


Nohant, 8 décembre 1848.


Cher ami,

Voilà trois ou quatre lettres que je vous écris, que je fais porter à Paris, et qu’on ne trouve pas le moyen de vous faire passer, apparemment parce qu’on s’y prend mal, ou qu’il y a entre vous et moi un guignon particulier. Je vous envoie la dernière, pour que vous voyiez que je n’ai pas cessé de penser à vous.

Cette fois, on m’assure qu’on réussira à vous faire tenir ma lettre. Ce qui fait que je n’insiste pas trop, c’est que je n’ai rien de pressé et de particulier à vous dire en fait de politique. Sur ce chapitre-là, je