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CORRESPONDANCE DE GEORGE SAND


CCCXIX

À JOSEPH MAZZINI, À LONDRES


Nohant, novembre 1850.


Mon ami,

Je vous envoie la lettre que vous m’avez ordonnée pour miss Hays. Je suis bien paresseuse pour répondre à toutes ces formules qui s’adressent au nom plus qu’à l’âme, et j’y réponds si bêtement, que je ferais mieux de me taire. Mais vous l’avez voulu, et, comme je donnerais mon sang pour vous, je ne me fais pas un mérite de répandre un peu d’encre. Cela me fait penser que vous ne m’avez jamais demandé d’écrire à madame Ashurst, et que, celle-là, vous la nommez toujours votre amie. Elle doit donc être meilleure que toutes les autres, et, en ce cas, parlez-lui de moi et dites-lui pour moi tout ce que je ne sais pas écrire. Vous le lui direz mieux et elle le comprendra. Ce que vous estimez, ce que vous aimez, je l’aime et je l’estime aussi. Quant à l’honorable John Minter Morgan, je lui fais un grand salut ; mais, en parcourant son ouvrage, je suis tombée sur un éloge si naïf de M. Guizot et du king of the French, que je n’ai pu m’empêcher de rire.

C’est assez vous parler des autres. Permettez-moi