ne fût-ce qu’une minute, pour me parler de vous.
Bonsoir, chère ; écrivez quelques lignes.
CDIV
À M. CHARLES PONCY, À TOULON
Je suis à Nohant, je me porte bien, tout le monde aussi, excepté ma fille, qui n’est guère vaillante. Elle a été très malade à Paris et elle est venue se guérir ici. J’espère que ce sera bientôt fait : pourtant, si ce n’était pas fini à l’automne, je l’emmènerais voyager. Où ? Je n’ose plus vous dire que ce serait de votre côté, bien que ce soit toujours là que ma pensée se reporte ; mais je vous ai tant manqué de parole, ou, pour mieux dire, j’ai tant manqué à mes espérances, que je ne veux plus fixer de but à mes courses.
Celle que je méditais l’hiver dernier s’est résolue en quelques jours d’avril dans la forêt de Fontainebleau, une des plus belles choses du monde, il est vrai, mais si près de Paris, qu’on n’appelle même pas cela une promenade. J’aspire pourtant toujours à l’absence. L’absence pour moi, c’est le petit coin où je me reposerais de toute affaire, de tout souci, de toute relation ennuyeuse, de tout tracas domestique, de toute res-