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avec un air sérieux. Bonsoir, mon enfant. Je vous embrasse tendrement.

G. SAND.


DCXXVIII

À GUSTAVE FLAUBERT, À CROISSET


Nohant, 8 février 1867.


Bah ! zut ! troulala ! aïe donc ! aïe donc ! je ne suis plus malade ou du moins je ne le suis plus qu’à moitié. L’air du pays me remet, ou la patience, ou l’autre, celui-qui veut encore travailler et produire. Quelle est ma maladie ? Rien. Tout en bon état, mais quelque chose qu’on appelle anémie, effet sans cause saisissante, dégringolade qui, depuis quelques années, menace, et qui s’est fait sentir à Palaiseau, après mon retour de Croisset. Un amaigrissement trop rapide pour être logique, le pouls trop lent, trop faible, l’estomac paresseux ou capricieux, avec un sentiment d’étouffement et des velléités d’inertie. Il y a eu impossibilité de garder un verre d’eau dans ce pauvre estomac durant plusieurs jours, et cela m’a mise si bas, que je me croyais peu guérissable ; mais tout se remet, et même, depuis hier, je travaille.

Toi, cher, tu te promènes dans la neige, la nuit. Voilà qui, pour une sortie exceptionnelle, est assez