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DLIV

À M. HIPPOLYTE MAGEN, À MADRID


Nohant, 24 avril 1864.


Une absence de quelques jours m’a empêchée, monsieur, de répondre à votre excellente lettre et de vous dire toute ma gratitude pour les détails que vous me donnez.

Vous adoucissez autant que possible la douleur de l’événement[1] en me disant que notre ami n’a pas eu à lutter contre la crise finale, et que les derniers temps de sa vie ont été heureux. La compensation a été bien courte, après une vie de luttes et de souffrances. Mais je suis de ceux qui croient que la mort est la récompense d’une bonne vie, et la vie de ce pauvre ami a été méritante et généreuse. Les regrets sont pour nous, et votre cœur les apprécie noblement.

J’ai envoyé votre lettre à madame Y…, sœur de Fulbert, et je lui ai fait le sacrifice du portrait photographié. S’il vous était possible de m’en envoyer un autre exemplaire, je vous en serais doublement obligée. Madame Y… compte vous écrire pour vous remercier aussi de l’affection délicate que vous portiez à son

  1. La mort de Fulbert Martin, ancien avoué à la Châtre, exilé après le coup d’État de 1851.