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cœur d’avoir lu le livre avec cette conscience et cet esprit de généreuse protection. J’envoie l’article à Maurice, qui est à Nohant avec sa femme. Tous deux seront bien heureux et bien reconnaissants.

Et votre livre, à vous, ce livre dont vous me parliez à l’Odéon, est-il publié ? Je ne sais rien là où je suis, garde-malade affligée, et blessée par-dessus le marché, par suite d’une chute. Quand vous paraîtrez, ne m’oubliez pas. Je vous serre les mains, cher confrère, et suis, avec affection, tout à vous.


DXCII

À MAURICE SAND, À NOHANT


Palaiseau, 29 juin 1865.


Bouli,

Je t’enverrai demain ton manuscrit et tes articles. Mais tu me troubles fort en me demandant conseil. Pour tout ce qui est érudition, tu es plus ferré que moi ; moi, je pense au succès, et je voudrais t’épargner les critiques qui ont écrasé Salammbô, ouvrage très fort, très beau, mais qui n’a vraiment d’intérêt que pour les artistes et les érudits. Ils le discutent d’autant plus, mais il le lisent, tandis que le public se contente de dire : « C’est peut-être superbe, mais les gens de ce temps-là ne m’intéressent pas du tout. »