absolus ! France et Prusse s’égorgeant pour des questions qu’elles ne comprennent pas ! Nous voilà dans les grands désastres, et que de larmes au bout de tout cela, quand même nous serions vainqueurs ! On ne voit que de pauvres paysans pleurant leurs enfants qui partent.
La mobile nous emmène ceux qui nous restaient, et comme on les traite pour commencer ! Quel désordre, quel désarroi dans cette administration militaire, qui absorbait tout et devait tout avaler ! Cette horrible expérience va-t-elle enfin prouver au monde que la guerre doit être supprimée, ou que la civilisation doit périr ?
Nous en sommes ici, ce soir, à savoir que nous sommes battus ; peut-être demain saurons-nous que nous avons battu, et, de l’un comme de l’autre, que restera-t-il de bon et d’utile ?
Il a enfin plu ici, avec un orage effroyable qui a tout brisé. Le paysan laboure et refait ses prairies, piochant toujours, triste ou gai. Il est bête, dit-on : non, il est enfant dans la prospérité, homme dans le désastre, plus homme que nous qui nous plaignons ; lui, ne dit rien et, pendant qu’on tue, il sème, réparant toujours d’un côté ce qu’on détruit de l’autre. Nous allons tâcher de faire comme lui et de chercher une source jaillissante à cinquante ou cent mètres sous terre. L’ingénieur est ici et Maurice lui enseigne la géologie du sol.
Nous tâchons de fouiller les entrailles de la terre